13/05/2013
commémorer l'abolition de l'esclavage
"Ninon cette fois n'avait pas voulu remonter sur son habitation. Elle passa une première nuit frissonnante dans la case d'En-ville de mon cher Esternome. Ils y dormirent longtemps, laissant passer ce bout d'histoire, car, le lendemain, vers quatorze heures, alors qu'ils rêvaient encore sous une crainte sourde de représailles, le gouverneur monté de Fort-de-France faisait afficher que la liberté exigée était, sans plus attendre, décrétée. Cette fin de mai fut donc belle comme un neuf de serbi. L'esclavage, ou lestravay, était aboli, ho Marie-so.
Marie-phie, mon sucre d'orge, en créole on sait nommer l'esclavage, ou les chaînes, ou le fouet, mais aucun de nos mots ou pièce de nos titimes ne dit l'abolition. Tu sais pourquoi, han ?...
Cahier N°6 de Marie-Sophie Laborieux
Page 19. 1965. Bibliothèque Schoelcher."
Patrick CHAMOISEAU, Texaco, éd. Gallimard, prix Goncourt 1992
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