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18/12/2008

la route du Poisson 2008 est orpheline

Nevez Hanv est une pouliche de trait breton qui est née à la maison. Je me souviens du jour où elle est née, comment mon père l'a portée pour la ramener avec sa mère à l'écurie, et comment dans l'herbe foulée les traces du combat que la poulinière avait mené pour mettre bas m'avaient inspirée, c'est un peu grâce à elle si j'ai eu mon agrégation d'arts plastiques, déjà une affaire de maternité...

Nevez.JPG

Mon frère a écrit hier un message touchant et je lui laisse la parole.

"Une page s'est tournée à la maison ce matin.

(...) Entre-autres souvenirs, un régional à Plumaudan sur fond de vent dans les banderolles et de courses de moiss'batt qui ont failli coûter la vie à C. (mauvaise idée, à ne pas renouveler). Bref, elle (Nevez) ronflait et enroulait l'encolure, s'incurvait quand elle le voulait mais on s'amusait. Puis passage en paire avec No Mine (c'est logique, ils avaient le même âge et étaient tous deux à la maison à faire la même chose), et là c'est reparti ! Les concours encore et toujours, et la première grosse épopée : la route des vins et du comté : rude, usant, mais que de souvenirs avec les bretons !

Nevez et No Mine 2007.jpg


2008 démarre en amateurs, et les bougres s'éclatent en marathon (d'accord ce ne sont pas des bombes, mais ça roule et ça dame même le pion aux chevaux de sang à Ploubalay, c'est peu mesdames et messieurs les habitués des podiums de haute volée, mais à notre très modeste niveau ça grise un peu !). La route du Poisson, malgré le pitoyable caractère du meneur, est un régal avec eux : ils ont le courage d'aller au bout d'un marathon bien mal géré par le sus-cité, même si Nevez ne cache pas son envie d'une pause en cours de route. En revanche les routiers à 17 h et 2 h du matin sont inoubliables, et en plus les compères arrivent en dessous de 60 à 5 minutes ! Nevez a seulement failli péter les plombs en voyant Vatel se pendre à son cou, mais elle réussi à ne pas s'emballer avec son double attelage aux fesses, chaud le spectacle !

Nevez et No Mine juillet 2008.jpg


Le retour à la maison voit une dernière épreuve amateur à Vannes avec M. P. et J. comme grooms successifs, merci à eux. Un repos bien mérité à la maison permet de reprendre un peu le moral, des bourrelets et des galopades ronflantes dans la verdure.

marathon septembre 2008.JPG


Et puis ce matin, Nevez meurt suite à un volvulus d'une anse d'intestin grêle.

Eh ben ça, ce n'est pas drôle du tout.

Pas du tout.

Eh ben là, on ne sait plus quoi dire ou quoi écrire, et en plus on ne voit plus le clavier parce qu'on pleure beaucoup.


La route du Poisson 2008 est orpheline.

A bientôt tous ensemble avec nos chevaux bretons au travail !"



De gros bisous François et à C., A. et M., nous sommes tristes avec vous.

Commentaires

J'aurais une petite pensée pour Nevez... Ayant parmi mes proches des passionnés (et plus encore), je sais combien peut-être douloureuse la perte d'un cheval qui vous a accompagné pendant des années.
Bisous Cécile
Sylvaine

Écrit par : Sylvaine | 20/12/2008

Des pensées à vous pour la perte de cette compagne...

Écrit par : Rafale | 20/12/2008

Coucou Cécile

Je suis de tout coeur avec vous, moi qui adore les aminaux, je comprends votre peine à tous !

Amitié et gros bisous aux deux petits z'amours

Marie
Gros pensée pour Nevez

Écrit par : Marie | 21/12/2008

Je me souviens être arrivée un jour au centre équestre où j'emmenais mes élèves faire de l'équitation. j'avais choisi le centre où mon cheval, mon Rivet, était en pension. Rivet était un grand trotteur de 1m80 au garrot, rescapé de l'abattoir où il était promis puisque pas de résultats aux courses. Maigrissime, il se faisait appeler "Poutres apparentes" par mon maréchal ferrand! Qu'est ce que je l'ai aimé! nous avons passé 10 ans ensemble. Au début, je m'en occupais seule, il était au pré à côté de chez moi, et, tous les jours, avant d'aller travailler, j'allais lui donner sa nourriture et, en hiver, casser la glace de la baignoire dans laquelle il buvait, et porter la paille et le foin. Nous avons fait des ballades mémorables en forêt tous les deux, en galopant avec les chevreuils et même les canards (si! si!); Puis je l'ai mis en centre équestre (mais toujours au pré, il était gravement emphysémateux)... Et c'est là que ce fameux jour de juin, après une vague de canicule, en emmenant mes élèves à un cycle d'initiation à l'équitation, j'ai trouvé presque par hasard mon Rivet mort dans les hautes herbes. Il avait 17 ans. Il s'est juste endormi, m'a dit mon véto, très fatigué, et ne s'est pas réveillé... mais moi, j'ai pleuré la perte de cette énorme bête qui me donnait des coups de son gros chanfrein sur le ventre pour me faire tomber, qui posait sa lourde tête sur mon épaule quand je réparais la clôture, qui mordillait mes doigts sans jamais les mordre, qui faisait la courses avec moi dans le pré en faisant mine de me donner un coup de pied qui ne m'atteignait jamais...
Voilà.
Votre histoire m'a rappelée la mienne... et moi, comme une pomme, je pleure sur Nevez et sur mon Rivet...
Je suis de tout coeur avec vous
bisous
Sophie

Écrit par : Sophie | 25/12/2008

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