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29/12/2014

faire naître

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J'oublierai ces moments de l'accouchement parce qu'on en parle peu et c'est aussi le verbe qui entretient la mémoire. On préfère laisser la place aux mots qui disent la merveille de mettre au monde. Mais faire naître c'est aussi cette peur intense qui m'a prise quand on m'a préparée pour la césarienne, le froid de la salle, l'engourdissement incontrôlable du bas de mon corps, mon bras droit qui tombait et que l'on m'a attaché. Ces larmes que je n'ai pu retenir et qui n'étaient pas des larmes de joie mais de crainte, puis le bébé gluant posé sur ma poitrine. Les jours suivants il y a eu la douleur intense des premières tétées répétée plusieurs fois par jour, la montée de lait et ces seins monstrueusement gonflés qui m'empêchaient de bouger dans mon lit, la cicatrice comme un bol d'eau bouillante dans le ventre lorsque je m'asseyais, et ce soir-là, les tremblements de panique quand je me suis levée toute seule pour aller à la salle de bains.

Mais il y a aussi ce que je ne veux jamais oublier, ce bébé hurlant à peine sorti de mon ventre à qui j'ai parlé et qui soudainement s'est tu pour m'écouter et reconnaître ma voix et cet autre moment, beaucoup plus tard, où je me suis autorisé un baiser, un tout premier baiser sur une petite joue pâle, mini colline, un territoire minuscule et doux que ma bouche immense cernait entièrement.

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04/12/2014

bébé Philippe !

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