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30/06/2016

le bon lait

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Aller à la traite, c'est plonger. La légère pénombre de la fosse nous baigne dans un univers sonore de tuyauteries et pompes, de chaines et de barrières métalliques qui grincent, de souffles et de sabots qui tapent, d'encouragements et de jurons du fermier qui pousse ses bêtes ou les apaise pour qu'elles prennent place sur les quais.

Le lait extrait des mamelles circule dans le réseau fermé, tuyaux, vannes, ballon en verre, jusqu'au tank final immense, dont le camion du laitier viendra prélever le contenu cette nuit ou au petit jour.

Mais pour nous, il a sorti une tasse et tiré directement du pis le trésor blanc. Chacun a goûté ce liquide que l'on semble alors découvrir pour la première fois, tant c'est différent : tiède, presque chaud, tout mousseux, à la fois sucré et légèrement aigre, si vivant, presque troublant, la vie même de la vache dans notre bouche.

Le mufle humide des bêtes, les pisses surgissant drues et les bouses qui claquent sur le béton, l'odeur de paille souillée et de poil chaud... et les multiples paires d'yeux qui nous observent, mi curieuses mi inquiètes : que font ces enfants dans notre salle de traite ?

Placides cependant, elles ruminent même pendant que l'on branche les trayeuses, la nourriture tourne entre leurs mâchoires actives, et bientôt, elles repasseront au cornadis prendre un peu de foin avant de retourner dans la prairie, rejoindre leurs congénères... Il faudra laver les quais et la fosse à grande eau, balayer l'aire, et la paix du soir pourra descendre sur la ferme.

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25/06/2016

juin sous la pluie

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Le jardin fume après l'averse, la terre exhale une humidité dont juin ne vient pas à bout. Il pleut souvent, le temps est lourd, l'orage jamais très loin. Les bottes sont de mise une bonne partie de la journée et les créneaux pour couper l'herbe sont rares.

Un de ces derniers soirs fera date dans notre quotidien tempéré. Au fil de l'après-midi, les nuages s'étaient accumulés tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, finissant par noircir entièrement la portion de ciel qui surplombe la maison. Sous ce couvercle anthracite, presqu'aussi solide que les toits d'ardoise, le moindre pas dans le jardin faisait ressentir la masse électrique de l'air. Dans le verger, j'ai trouvé une poule, une des deux jaunes nées l'an dernier, trempée par la pluie qui commençait déjà. Je l'ai crue malade mais elle faisait simplement la discrète, cachée dans les herbes sur un nid d’œufs qu'elle couvait bravement dans l'atmosphère hostile. Le tonnerre a roulé et grondé toute la nuit, mais ma poulette était au chaud dans le poulailler avec ses sœurs.

L'orage a duré presque vingt-quatre heures. Tout dans la maison s'est progressivement gorgé d'eau. Les vitres et les miroirs étaient couverts d'eau qui gouttait, les placards, les objets, tout poisseux et recouvert d'une pellicule d'eau, les livres et les papiers devenus mous, les chiens aux yeux inquiets dans la moiteur, le sol comme lessivé avec une serpillière mal essorée et le dîner servi sur une table trempée...

Et comment faire dormir les enfants : fenêtre ouverte aux éclairs ou fermée sur la touffeur des chambres ?

Un épisode exotique et par bonheur passager, que d'autres ailleurs connaissent six mois dans l'année...

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20/06/2016

Patience

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Patience est morte, je crois qu'elle a beaucoup souffert. Je suis restée jusqu'au bout, mais je n'ai pas tout regardé. J'ai écouté les gestes du vétérinaire, ses préparatifs, ses allers-retours à sa voiture pour sortir son matériel, et mes yeux sur le dos de mon frère, penché sur la tête de la douce bête.

Elle est partie tout doucement, sans presque se débattre, sans une plainte. C'est ça aussi, la vie à la campagne, la vie et la mort, la maladie des bêtes, leur souffrance qui laisse impuissant. Je ne sais pas si j'ai assez parlé aux enfants, j'aurais dû leur montrer le corps : il faudra aussi qu'ils apprennent.

Elle était née de Zébulon et de Cocotte, sa mère qui est toujours chez papi et mamie. Avec elle, c'est un pan de ma jeunesse qui disparaît. Paix à son âme d'ânesse, au paradis des équidés.

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10/06/2016

allez les bleus !

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Et vive la France et les patates frites !

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07/06/2016

oui au bois

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Une de mes plus fabuleuses journées aura été sans conteste ce tête à tête avec lui pendant mes visites professionnelles. Son école était encore en grève et j'avais décidé à la dernière minute de l'emmener avec moi. Nous avons regardé, écouté mes confrères, grimpé des escaliers, palpé le bois et le métal, pris du recul, jugé telle ou telle perspective, observé les ouvriers s'activant...

La plupart du temps, c'est lui qui avait l'appareil photo et son regard sur le monde de garçon de 10 ans est très étonnant. "Il n'y avait que des adultes, aucun enfant, maman !"

Le cocktail qu'on nous a servi ensuite s'est révélé le plus incroyable repas qu'il ait fait.

Il s'est peu exprimé mais il était attentif et curieux et notre complicité réelle. Après avoir parcouru les allées du salon, mon petit assistant avait les poches pleines d'échantillons glanés au fil des stands et ma tête débordait de nouvelles idées de formes et de matériaux.

Vraiment, une fois rentrés, nous pouvions dire définitivement Oui au bois (clic) !

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