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08/02/2017

gris de mer

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C'était le dernier week-end, nous l'avons passé avec les cousins, les chevaux, les vaches, les poules, les chiens... dans ce que les enfants considèrent comme un véritable paradis. C'est un paradis où il peut pleuvoir, venter, faire froid et gadouilleux, on sort de toute façon, car on veut tout voir, tout sentir, vérifier les ruches, humer la sellerie, se faufiler dans le bûcher, tâter les dernières pommes tombées à l'automne.

Pour dormir c'est simple, des matelas, des enfants par terre ici, d'autres là, un peu comme ça tombe, de toute façon ils veulent tous être ensemble dans le même lit et tant pis pour l'heure.

Il m'avait fallu rester au collège pour accueillir les futures familles et mon week-end à moi serait tronqué. J'avais des corrections à faire, une tonne, des projets à finir dans l'urgence, l'impression faussée que tout le monde comptait sur moi d'une manière ou d'une autre, mais cette journée-là on ne me l'enlèverait pas, je ne ferais rien d'autre que leur préparer à manger et veiller sur eux et les bêtes.

C'est peu après que j'ai perdu ma voix et que les petits signaux se sont mis à clignoter, les larmes, les jambes coupées, les oublis, les réveils nocturnes et au final, l'impossibilité nette de plus rien produire.

De ce week-end là je garde du gris, du gris pluie, du gris bruine, du gris poil, du gris cœur. Le gris c'est doux, c'est ma couleur préférée, elle me va tout le temps, en toute saison. Et puisqu'on m'impose la pause, puisqu'il n'y a plus d'échappatoire, je me pelotonne dans le gris de ces journées encore hiver.

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