31/05/2009
Vendée 3
19:03 Publié dans happy sunday evening | Lien permanent | Commentaires (3)
27/05/2009
Vendée 2
En Vendée, nous étions logés dans un environnement dépaysant à souhait,
près de la ceinture des Hollandais :
Et là, nous avons retrouvé plein de timouns originaires de GLA (clic) en Haïti !
Pour les repas, il y avait une trentaine d'enfants à table !
Nous avons même eu la chance de parcourir en barque quelques conches du marais poitevin.
18:23 Publié dans post-adoption | Lien permanent | Commentaires (5)
25/05/2009
Vendée 1
En Vendée, nous avons retrouvé...
... la mer ...
16:59 Publié dans post-adoption | Lien permanent | Commentaires (11)
10/05/2009
journée de l'abolition de l'esclavage
Passant par hasard Quai de la Fosse à Nantes l'autre jour, au bout de l'Ile Gloriette, la Loire à ma droite, des immeubles d'anciens armateurs à ma gauche, tout d'un coup le choc, la sidération, le saisissement de tout le corps.
Ces femmes en terre, conçues par Guy Lorgeret (clic), en attente au bord du fleuve, alignées, si nombreuses, le regard au loin, hautes et immobiles, un vent léger dans le tissu de leurs vêtements. J'étais en voiture, mais le silence soudain s'est fait assourdissant.
Ces statues m'ont fait repenser à ce livre de Louis-Philippe Dalembert (clic), L'Autre face de la mer, publié chez Stock en 1998, dont je cite ici un extrait :
*
la grande barque est là qui les attend le cheptel avance à sa rencontre des centaines d'animaux franchissant l'un à la suite de l'autre l'étroit couloir qui y mène les yeux vides de toute expression sans comprendre ce qui leur arrive le passage se resserre au niveau de la ramification entre le tablier et la coque pas plus large que les épaules du plus petit d'entre eux les plus robustes doivent progresser de biais un coup de pied ou de crosse à l'omoplate aide la progression de ceux qui se cabrent apeurés
dans le flan de la grande barque un portillon s'ouvre qui conduit directement à la cale là le bétail est réparti sur deux à trois niveaux ensardiné saucissoné pas un râle ne s'échappe de leur gueule le portillon se ferme bruit infernal l'obscurité les a avalés
la grande barque appareille ils sont là livides larguées les amarres les voiles hissées vers l'inconnu pour où s'embarquent-ils des millions d'autres avant eux ont fait le même voyage sans fin c'est aujourd'hui leur tour dans la nuit de la cale les corps se touchent jusqu'à en avoir mal les animaux savent-ils pleurer la grande barque appareille vers nul ailleurs après eux il y en aura d'autres des millions d'autres
*
15:27 Publié dans politique et société | Lien permanent | Commentaires (10)
06/05/2009
la magie du tracteur
22:09 Publié dans dans les champs | Lien permanent | Commentaires (7)
03/05/2009
à propos d'amour
Avec l'autorisation de son auteur, Susan, infirmière écossaise bénévole à la crèche où Alexandre a passé ses deux premières années, je traduis ici l'article qu'elle a publié au lendemain de la Saint Valentin en février dernier sur son blog.
Les bénévoles de GLA, romantiques et cyniques, ont fêté hier la Saint Valentin. Il y avait à manger, un film et des jeux. La plupart des participants festoyaient toujours après minuit.
Les Haïtiens font peu de cas des fêtes commerciales et je ne suis pas surprise que le 14 février ne soit pas une date significative de leurs calendriers. Ce qui me surprend pourtant, à la lumière de plusieurs conversations que j’ai eues avec les infirmières et les nounous depuis, c’est la foi qu’ils ont en l’amour romantique.
***
”Miss Susan...” le ton de Magalie indique qu’elle désire que je l’aide. Je la regarde. "..Avez-vous un boyfriend ?” me demande-t-elle. "Quoi ?" La réponse était assez facile (Je n’ai pas de boyfriend) mais la question m’a prise au dépourvu. Magalie sourit. “Il vous en faut un. Vous ne pouvez pas vivre sans. »
"Pourquoi dites-vous cela ?" ”Ma chère, vous êtes trop vieille pour ne pas avoir de compagnon, "répliqua-t-elle d’un ton joyeusement autoritaire. "Je vais commencer à chercher un boyfriend pour vous. "”Magalie, il ne vous reste pas beaucoup de temps," plaisantai-je en retour, "Je pars bientôt." "Quand partes-vous ?"
”Le 26 février” ”Oh…” Magalie resta pensive un moment.”.....”Dans ce cas je prierai pour vous”.
***
Je restai bouche bée. Un bébé dont je suis très proche, un très beau garçon de 16 mois, a pincé le derrière de Vivianne, une Haïtienne de 20 ans employée par l’orphelinat.
”Infidèle ! » déclarai-je, « Manifestement tu courres après toutes les filles, pas seulement après moi ! » Cela provoqua le fou rire de mon petit boyfriend et de toutes les nounous. ”Mais Susan,” commença Marie, "tous les garçons haïtiens sont comme ça !"
"Infidèles ?"
”Oui” dit-elle. “Ils peuvent avoir une femme, mais ils auront plein de maîtresses aussi. Et des enfants avec leur femme et avec leurs maîtresses." Rose souriait mais en même temps était très sérieuse. Je fronçai les sourcils. “Ce n’est pas bien.”
C’était un de ces moments où l’on devine un soupcon de tristesse dans la voix de quelqu’un. On peut lire son histoire dans ses yeux, et on ressent, juste un instant, le poids d’un fardeau insupportable.
”Non, ce n’est pas bien,” acquiesca quelqu’un. “Avez-vous des hommes comme ça en Ecosse ? »
”Oui, nous avons quelques hommes comme ça.””Eh bien, en Haïti, nous en avons plein.” observa Rose. ”Et si les hommes ont tous des enfants avec différentes femmes, ils ne peuvent pas s’occuper de tous. » ”Exactement !” s’exclama Rose. “Les hommes viennent et s’en vont”. Je ne demandai pas pourquoi les femmes haïtiennes ne se dressent pas contre ça. Je pense que je le sais – avant qu’il n’y ait des enfants, il y a une attention masculine, et partout l’attention masculine flatte les femmes. Et ensuite, quand le mari volage ou le boyfriend revient vers vous avec de l’argent pour nourrir vos enfants affamés, probablement que vous ne posez plus de question..
Une des nounous les plus âgées était tranquillement assise sur une chaise. Elle avait les traits tirés et me regardait avec une expression proche du ressentiment. “Vous n’aimez pas notre conversation ?”
”Non,” répondit-elle, et son visage s’adoucit, “mais c’est parce que ce que vous dites est vrai. Tous,” dit-elle, indiquant les bébés dans la pièce, et par terre, "ont été concernés par l’infidélité. Ils sont ici parce que leurs mères ne peuvent subvenir à leurs besoins." "Et” ajouta-t-elle, “beaucoup d’entre nous sommes ici [travaillant à l’orphelinat] parce que nos enfants ont besoin de manger, et que leurs pères ne s’occupent pas d'eux." Elle soupira, l’air résigné, mais déterminé.e “Nous n’abandonnerions pas nos bébés, s’il y avait une autre solution.”
***
Pendant que les femmes parlaient, j’ai eu le sentiment qu’elles me prenaient à témoin. C’est comme si, de temps en temps, elles avaient besoin d’exprimer leurs difficultés, et qu’ainsi le reste du temps elles peuvent mieux les endurer. Seigneur, j’ai tant à apprendre et si peu de temps pour le faire.
Malgré ce qu’elles m’ont dit sur la façon dont les relations hommes-femmes fonctionnent, je connais au moins deux femmes ici qui priaient pour que je trouve "ma moitié." Je connais aussi deux jeunes Haïtiennes qui débutent une nouvelle relation amoureuse. Elles sont en plein dans l’excitation et la nouveauté et leurs amies et collègues, même les plus âgées, se réjouissent avec elles.
Quant à moi je remercie Dieu pour tous ces petits ici qui vont aller dans de merveilleuses familles, et vont apprendre à aimer par l’exemple de leurs parents. Je prie pour que certains de ces petits garçons retournent dans ce pays et, à leur tour, montrent l’exemple à la nouvelle génération.
Mais surtout, je prie pour que les enfants d’Haïti, ceux qui restent et ceux qui s’en vont, se souviennent toujours et soient inspirés par les sacrifices que leur famille de naissance ont fait pour eux, et leur labeur et leur phénoménale endurance. Si leur vie a été touchée par la pauvreté et l’infidélité, ils sont tous déjà sous la marque d’un immense amour.
16:43 Publié dans Haïti | Lien permanent | Commentaires (4)
01/05/2009
genius loci
A quoi tient le génie du lieu ?...
rien de spectaculaire ; quelques détails qui ne parlent qu'à moi, éléments modestes, traces de vies et d'usages aujourd'hui disparus, mais que j'ai connus, aimés, et dont je me souviens avec nostalgie...
Mais les nouveaux génies du lieu sont arrivés !
22:17 Publié dans la maison | Lien permanent | Commentaires (4)