ça y est !

C'était le tout premier pissenlit et nous l'avons pris comme l'annonce d'un frémissement du printemps. Je sais que c'est beaucoup trop tôt, mais la journée était si belle que, quand nous sommes partis nous promener, le soleil nous chauffait la peau et aussi le coeur.

Cette balade réveillait en nous le potentiel d'émerveillement que recèle un simple chemin de campagne. Un gland, une bogue de chataîgne veillie et ratatinée faisaient s'accroupir les enfants et briller leurs yeux.

Il y aura encore des jours maussades, du froid, de la pluie, du gris, mais c'était le signal que nous attendions. Nous sommes maintenant en position de guetteurs et le moindre souffle tiède, un chant d'oiseau un peu plus vif, des bourgeons qui déjà semblent enfler, tout nous fera rêver aux jours futurs.

Les arbres sont toujours nus, mais les traces des chevreuils bien visibles dans la terre des champs et le hérisson vu hier soir près du tas de bois bien éveillé. C'est discret, mais ça y est, la nature se prépare pour le grand réveil.