15/03/2013
Ma vie, ce trésor
Cette semaine au lycée un élève s'est donné la mort. Je veux en parler ici parce que ne pas le faire serait faire semblant. Ce sera ma contribution.
Sa mort m'affecte comme elle bouleverse tous ses compagnons. Il ne s'est laissé aucune chance, peut-être sentait-il qu'il n'avait plus aucune chance ici-bas, peut-être n'a-ton pas su lui laisser sa chance. Il avait quinze ans, un bel adolescent, à peine sorti de l'enfance, souriant, aimant la voile et sûrement le vent, la liberté. Il devait souffrir intensément, se sentir peut-être vide, inutile ou incompris.
Aujourd'hui ses copains de classe, tous les élèves du lycée sont dans la peine. Il faut que je réfléchisse à la façon dont je peux les accompagner, juste être présente et attentive, ou peut-être plus.
Puissent mes enfants savoir qu'en toute circonstance ils peuvent compter sur un soutien. Puissent-ils ne jamais s'enfermer dans une prison de solitude, puissent-ils savoir toujours qu'ils peuvent partager leurs soucis, leurs doutes, leurs souffrances. Puissions-nous, parents, rester toujours à l'écoute, puissions-nous être vigilants, disponibles. Puissions-nous toujours favoriser leur estime de soi.
Je retiens mes larmes depuis mardi, je pense que ce soir, je vais leur en parler. Ils sont assez grands pour qu'on en parle.
15:56 Publié dans la vie, la mort | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Mauvaise semaine, même terrible. Cette semaine une jeune étoile a trouvé le chemin du ciel et une autre tout juste la quarantaine celle du mari d'une amie d'enfance qui n'a même pas eu le temps de dire un dernier au revoir à sa femme et ses enfants, fichu cœur ! Deux nouvelles étoiles veillent sur nos vies qu'elles nous aident à trouver le bon chemin pour accompagner nos enfants vers l'autorisation de savoir dire "j'ai mal, aide moi".
Ton petit prince est merveilleux, beau comme tout, un vrai rayon de soleil.
De grosses pensées pour toi, et oui ici aussi j'ai expliqué à Nayenson combien j'étais triste que ces deux enfants qu'il connait ait perdu leur papa pour toujours, il a compris que le carnaval où il devait aller demain n'était pas important mais que sa maman soit aux côtés de son amie l'était, je suis certaine que tes enfants comprendront.
Écrit par : Aurèle | 15/03/2013
Tu sais, Cécile, quand j'avais presque 6 ans, mon frère s'est suicidé. C'était un bel adolescent qui aimait grimper aux arbres. Dans ma famille, personne ne s'est jamais remis de son départ. On ne se remet jamais d'un tel geste, jamais. Tu vois, j'en pleure encore ce soir.
Alors forcément, je ne suis pas la mère que j'aurais été si mon frère avait toujours été là. Aujourd'hui j'ai un fils de 15 ans et il n'y a pas une semaine ou je ne pense pas au geste de mon frère.
Je t'embrasse.
Écrit par : LN de mon arbre | 18/03/2013
Je comprends Cecile. L'année dernière lors du suicide de mon petit cousin les psy que j'ai consultés pour savoir comment en parler à Lilou m'ont recommandé de ne pas lui parler du suicide. Que c'était quelque chose à dire avec beaucoup de prudence aux enfants (sauf si la personne est très proche on ne peut mentir). Il faut d'après eux une grande maturité pour comprendre ce geste. Ensuite prendre connaissance de ce genre de mort peut faire sauter un tabou, à l'époque du suicide de Beregovoy on a observé un plus grand nombre de suicides. Et dans ma famille mon cousin est le second en 3 ans après mon oncle...
Voilà ma petite expérience et le partage avec les enfants.
Plein de courage bises bibi
Écrit par : Brigitte | 19/03/2013
comprendre un tel acte est impossible...
surtout pour un jeune (ou un enfant).
mais vue la violence dans les cours de récré dès le primaire, je ne suis pas surprise. Elle est devenu tellement banale cette violence qu'oser franchir ce pas impossible à concevoir chez un jeune, ne me semble plus si inaccessible...
Géraldine
Écrit par : gg | 25/03/2013
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