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27/03/2013

les dîners-musique

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De temps en temps à la maison nous faisons des dîners-musique.

Pendant le repas, nous écoutons de la musique et, quand le rythme s'emballe, tout le monde a le droit de quitter la table pour danser. Pas besoin d'autorisation spéciale. Tout le monde y va, on hausse le son jusqu'à faire trembler les murs et chacun s'en donne à coeur joie. Les mimiques les plus drôles sont de mise, on tourne, on lève les bras, on se secoue, les popotins s'agitent dans tous les sens, et ça fait le plus grand bien.

La musique cubaine est particulièrement propice à ces séances, car elle sait les morceaux mélancoliques et doux,  mais après les boleros viennent toujours les sones et les guajiras où tout l'orchestre s'enflamme soudain, et je mets quiconque au défi de rester assis sur sa chaise à ce moment là.

Ces dîners sont surtout spectaculaires quand les cousins sont là. Après un court moment de perplexité, ils viennent bien vite rejoindre la troupe sur la piste de danse et alors, ça chauffe à la maison !

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15/03/2013

Ma vie, ce trésor

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Cette semaine au lycée un élève s'est donné la mort. Je veux en parler ici parce que ne pas le faire serait faire semblant. Ce sera ma contribution.

Sa mort m'affecte comme elle bouleverse tous ses compagnons. Il ne s'est laissé aucune chance, peut-être sentait-il qu'il n'avait plus aucune chance ici-bas, peut-être n'a-ton pas su lui laisser sa chance. Il avait quinze ans, un bel adolescent, à peine sorti de l'enfance, souriant, aimant la voile et sûrement le vent, la liberté. Il devait souffrir intensément, se sentir peut-être vide, inutile ou incompris.

Aujourd'hui ses copains de classe, tous les élèves du lycée sont dans la peine. Il faut que je réfléchisse à la façon dont je peux les accompagner, juste être présente et attentive, ou peut-être plus.

Puissent mes enfants savoir qu'en toute circonstance ils peuvent compter sur un soutien. Puissent-ils ne jamais s'enfermer dans une prison de solitude, puissent-ils savoir toujours qu'ils peuvent partager leurs soucis, leurs doutes, leurs souffrances. Puissions-nous, parents, rester toujours à l'écoute, puissions-nous être vigilants, disponibles. Puissions-nous toujours favoriser leur estime de soi.

Je retiens mes larmes depuis mardi, je pense que ce soir, je vais leur en parler. Ils sont assez grands pour qu'on en parle.

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02/03/2013

Into the wild, la leçon

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Je n'avais encore jamais vu ce film et, comme je m'en doutais, il fera partie de ceux qui m'auront marquée pour toujours. Le héros d'Into the wild, Christopher, fait l'expérience radicale de l'extrême solitude et de la plongée dans une nature immense, surpuissante et indifférente. Ce sont des thèmes qui me parlent, même si ma nature à moi est faite de bois, de champs, de chemins et de ruisseaux à l'échelle toute humaine. L'isolement et le retour sur soi qu'elle permet sont uniques et ont longtemps fait dans ma vie l'objet d'un exercice quotidien.

J'ai aimé cependant cette révélation qui illumine les derniers moments de Christopher et qui provient des circonstances et de la lecture d'Henry David Thoreau : cet isolement propice aux retrouvailles avec soi-même ne vaut que si l'on est capable de retourner vers le monde, d'y tenir sa place par un travail utile aux autres, d'y fonder sa famille et de tâcher d'y rendre les autres heureux.

Cette semaine, j'avais entendu à la radio ce témoignage sur Stéphane Hessel ; sa maman lui avait appris enfant qu'il fallait s'efforcer toujours d'être heureux soi-même afin de pouvoir rendre les autres heureux aussi. Quel bel enseignement et comme une maman remplit bien son rôle en apprenant cela à ses enfants !

De notre promenade en ville aujourd'hui, je me souviendrai de cette jeune fille douce et réfléchie prise en stop et qui milite contre le projet d'aéroport et pour une vie moins dépendante du capitalisme à tout va("elle est gentille, cette dame", a dit Matthias), de ces femmes noires avec leurs caddies croisées à l'épicerie asiatique, de cette dame chinoise si souriante et câline avec Lucien et de sa délicieuse soupe à la citronnelle.

Je rapporte de nouveaux thés, les "Songs for distingué lovers" de Billie Holiday, les ballades d'Otis Taylor l'Amérindien ("My world is gone") et, de mon cher Thoreau que je lis depuis peu, un nouveau livre paru cette année dans la si belle édition Le Mot et le Reste : "Marcher" et "Une promenade en hiver"

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