28/02/2016
60 000, le colibri et la coccinelle
C'est un enjeu qu'ils comprennent très bien à leur âge et déjà ils savent que le développement est ailleurs, qu'il vaut mieux des fermes qu'un aéroport, des carottes plutôt que des avions.
L'ambiance était à la fête, sous le soleil froid de février, 60 000 participants c'est bien. Ils ont reconnu un des tracteurs qui défilaient, "ils vont où, maintenant, maman ?", "ils rentrent dans leurs fermes, c'est l'heure de la traite, il y a du travail".
Et je suis sûre qu'ils se souviendront de l'engagement de tous ces participants défilant joyeusement, en musiques et jongleries, avec banderoles et drapeaux. Chaque fois que nous emprunterons cette route, nous reverrons la tour à l'effigie pleine de sens du colobri, celui qui fait sa part pour éteindre le grand incendie.
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14/11/2015
la paix à portée de main
La paix c'est filer dans les champs prendre une grande respiration.
Assister soudain au coup de théâtre du soleil sur une haie savamment choisie dans le paysage qui s'étend devant nos yeux. Penser, au-delà de la peine, de la panique, de l'angoisse, à ces enjeux politiques, stratégiques, économiques, qui nous échappent un peu, ou complètement. Se souvenir qu'en dépit des déclarations et des gestes de solidarité, les États restent des êtres froids.
Alors, rentrer faire un gâteau, car un gâteau, c'est du partage, un peu de chaleur humaine.
Pour un beau gâteau :
mélanger 4 verres de farine, 2 verres de cassonade, 1 verre d'huile, 1 sachet de levure. Compléter avec du lait jusqu'à ce que la pâte soit homogène et glisser dedans ce que l'on veut, ce que l'on a sous la main, ce qui fait envie : des noix, des pommes, des raisins, de l'orange. Faire cuire 40 minutes à four moyen.
Et surtout, ne pas oublier le trait de cannelle, car la cannelle, c'est le Nord, mais c'est aussi le Maroc et Tunis. La cannelle, c'est Haïti, c'est l'Inde, c'est le monde entier.
Le monde entier dans mon gâteau.
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08/01/2015
hommage
Il faut que j'explique aux enfants que Dieu n'a rien à voir dans tout ça, que tuer des journalistes, des dessinateurs est un acte stupide, que jamais on ne pourra anéantir l'intelligence, l'humour, le regard critique, la remise en question, la jeunesse d'esprit.
Je pense à eux.
Je pense aussi à mes anciens grands élèves, aux moments passés autour des tables à dessin, dans l'apprentissage si difficile souvent de leur propre liberté.
Je pense aussi aux Musulmans que je connais, en vrai ou par le biais de l'art, de la littérature, de la musique.
source des photos : www.charentelibre.fr
11:01 Publié dans politique et société | Lien permanent | Commentaires (0)
18/11/2012
30 000 !
Nous étions 30 000, un cortège long de 5 km, à déambuler dans la campagne pour manifester notre désaccord face à ce projet déplacé : la construction d'un nouvel aéroport à Notre Dame-des-Landes.
C'est un nombre incroyable, que les plus optimistes n'attendaient pas.
Des groupes venaient de toutes les parties de la France et même de l'étranger. Il y avait de la musique, des slogans, des bottes et des piques-niques, et un bel entrain animait le défilé.
Que les hommes et les femmes que nous élisons fassent des choix responsables.
L'aéroport qui existe déjà à Nantes peut faire l'objet d'aménagements : l'aérogare agrandie permettra d'absorber les éventuelles augmentations d'usagers. Les pistes sont, elles, très loin d'être saturées et pourront être ré-orientées pour éviter le survol de la ville par les avions.
Nous sommes de plus en plus nombreux à nous insurger contre le projet.
Qu'on nous laisse tranquilles avec nos fermes, notre bocage, nos prés humides. Notre région est dynamique, pas besoin d'aéroport pour créer ici de l'activité.
Qu'on utilise notre argent pour d'autres projets qui profiteront vraiment à tous.
Et our ceux qui veulent en savoir plus, tout est là : http://acipa.free.fr/.
16:11 Publié dans politique et société | Lien permanent | Commentaires (1)
10/05/2009
journée de l'abolition de l'esclavage
Passant par hasard Quai de la Fosse à Nantes l'autre jour, au bout de l'Ile Gloriette, la Loire à ma droite, des immeubles d'anciens armateurs à ma gauche, tout d'un coup le choc, la sidération, le saisissement de tout le corps.
Ces femmes en terre, conçues par Guy Lorgeret (clic), en attente au bord du fleuve, alignées, si nombreuses, le regard au loin, hautes et immobiles, un vent léger dans le tissu de leurs vêtements. J'étais en voiture, mais le silence soudain s'est fait assourdissant.
Ces statues m'ont fait repenser à ce livre de Louis-Philippe Dalembert (clic), L'Autre face de la mer, publié chez Stock en 1998, dont je cite ici un extrait :
*
la grande barque est là qui les attend le cheptel avance à sa rencontre des centaines d'animaux franchissant l'un à la suite de l'autre l'étroit couloir qui y mène les yeux vides de toute expression sans comprendre ce qui leur arrive le passage se resserre au niveau de la ramification entre le tablier et la coque pas plus large que les épaules du plus petit d'entre eux les plus robustes doivent progresser de biais un coup de pied ou de crosse à l'omoplate aide la progression de ceux qui se cabrent apeurés
dans le flan de la grande barque un portillon s'ouvre qui conduit directement à la cale là le bétail est réparti sur deux à trois niveaux ensardiné saucissoné pas un râle ne s'échappe de leur gueule le portillon se ferme bruit infernal l'obscurité les a avalés
la grande barque appareille ils sont là livides larguées les amarres les voiles hissées vers l'inconnu pour où s'embarquent-ils des millions d'autres avant eux ont fait le même voyage sans fin c'est aujourd'hui leur tour dans la nuit de la cale les corps se touchent jusqu'à en avoir mal les animaux savent-ils pleurer la grande barque appareille vers nul ailleurs après eux il y en aura d'autres des millions d'autres
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15:27 Publié dans politique et société | Lien permanent | Commentaires (10)
20/01/2009
2 photos et un discours
Voici la photo qui plait à mes garçons :
Et voici celle qui m'émeut :
Il fera sans doute ni mieux ni moins bien que ses prédécesseurs, néanmoins ce jour est immense.
Et je ne peux m'empêcher de citer ce discours si vieux déjà et pourtant si neuf et jamais galvaudé :
- « I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream.
- I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: “We hold these truths to be self-evident: that all men are created equal.”
- I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at a table of brotherhood.
- I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice.
- I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. I have a dream today!
- I have a dream that one day down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of interposition and nullification; one day right down in Alabama little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers.
- I have a dream today.
- I have a dream that one day every valley shall be exalted, every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plains and the crooked places will be made straight and the glory of the Lord shall be revealed and all flesh shall see it together. »
- C'est un discours à écouter aussi pour sa sonorité, pour le tremblement et la force conjugués de la voix de Martin Luther King, mort assassiné le 4 avril 1968 (cliquez ici).
- « "Je vous le dis aujourd'hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d'aujourd'hui et de demain, j'ai tout de même un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain."
- Je fais le rêve qu'un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : “Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux.”
- Je fais le rêve qu'un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des esclaves et les fils des propriétaires d'esclaves puissent s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
- Je fais le rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, désert étouffant d'injustice et d'oppression, soit transformé en une oasis de liberté et de justice.
- Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd'hui !
- Je fais le rêve qu'un jour juste là-bas en Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur qui a les lèvres dégoulinantes des mots interposition et annulation; un jour juste là-bas en Alabama les petits garçons noirs et les petites filles noires puissent joindre leurs mains avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme frères et sœurs.
- Je fais ce rêve aujourd'hui.
- Je fais le rêve qu'un jour chaque vallée soit glorifiée, que chaque colline et chaque montagne soit aplanie, que les endroits rudes soient transformés en plaines, que les endroits tortueux soient redressés, que la gloire du Seigneur soit révélée et que tous les vivants le voient tous ensemble.»
23:41 Publié dans politique et société | Lien permanent | Commentaires (6)