son anniversaire

C'était son jour et je lui ai souhaité un bon anniversaire dès le réveil, car je sais que ces mots peuvent colorer toute une journée, même quand celle-ci est remplie de travail, de petits soucis, de fatigues.

Pendant quelques mois nous auront 3 ans d'écart. Le juste bon nombre. Nous nous ressemblons sur bien des points, mais il a en plus la patience infinie et l'opiniâtreté qui me manquent parfois. Peut-être aussi de la clairvoyance ou de l'esprit de décision.

Nous faisons nos choix ensemble, mais je sais que, s'il entre plus de lumière encore dans la maison et si l'air et les enfants y circulent mieux, ce sera en grande partie grâce à lui.

le bel hiver

Après les promesses de beaux jours, l'hiver est revenu en force. Le froid d'abord, puis, cette nuit, la neige, youpiiiee !

Ce matin au réveil, tout était transformé. Du blanc partout partout qui irradie la lumière dehors et transforme celle à l'intérieur de la maison. Le silence profond, tous les bruits absorbés et sur la petite route devant, les voitures si rares qu'on pourrait les compter sur les doigts de la main. Les arbres transformés en cristal et tous les chats déguisés en renards des neiges.

Je ne devais pas travailler aujourd'hui. Quand je me suis levée, j'ai allumé tout de suite le poêle pour que sa lumière chaude dialogue avec la blancheur qui entrait par les fenêtres. Lui se préparait déjà, mais les enfants dormaient encore et j'ai profité de ces moments de silence dans la maison.

Ils n'iraient pas à l'école, les cars ne passent pas, même les maîtresses sont pour la plupart restées chez elles. Le cousin vient passer toute la journée avec nous. Nous irons un peu dehors ; les grands se lanceront des boules de neige et Lucien découvrira le crrr-crrr de la neige sous les bottes et son goût dans la bouche. Puis nous rentrerons nous sécher et profiter de la chaleur de la maison. Je ferai du thé, un gâteau, saupoudré bien sûr de sucre glace, et j'allumerai sûrement quelques bougies.

Il a neigé, c'est la fête !

ça y est !

C'était le tout premier pissenlit et nous l'avons pris comme l'annonce d'un frémissement du printemps. Je sais que c'est beaucoup trop tôt, mais la journée était si belle que, quand nous sommes partis nous promener, le soleil nous chauffait la peau et aussi le coeur.

Cette balade réveillait en nous le potentiel d'émerveillement que recèle un simple chemin de campagne. Un gland, une bogue de chataîgne veillie et ratatinée faisaient s'accroupir les enfants et briller leurs yeux.

Il y aura encore des jours maussades, du froid, de la pluie, du gris, mais c'était le signal que nous attendions. Nous sommes maintenant en position de guetteurs et le moindre souffle tiède, un chant d'oiseau un peu plus vif, des bourgeons qui déjà semblent enfler, tout nous fera rêver aux jours futurs.

Les arbres sont toujours nus, mais les traces des chevreuils bien visibles dans la terre des champs et le hérisson vu hier soir près du tas de bois bien éveillé. C'est discret, mais ça y est, la nature se prépare pour le grand réveil.

si j'avais un marteau

Les fêtes sont passées et il nous appartient désormais de trouver l'air de fête de chaque journée qui viendra. La plus banale d'entre elles, la plus routinière aura certainement son petit flonflon, si l'on veut bien tendre l'oreille on pourra l'entendre à coup sûr.

Ces dernières journées de vacances nous offrent des plages de repos bien mérité et, parfois, des promenades improvisées. La visite de cette exposition m'a fait renouer avec certains bonheurs que les contingences de la vie ordinaire m'empêchent souvent d'atteindre. Des oeuvres parfois belles, parfois drôles, souvent très intéressantes, en lien avec les questions de la construction, de la destruction et du chantier qui me tiennent à coeur. Des maquettes, des vidéos, des installations qui ont su captiver aussi les enfants et ça, ça me plait bien sûr.

Nous avons retrouvé là cette amie avec qui j'ai tant voyagé, tant découvert, tant partagé. J'espère que 2013 nous permettra à nouveau au moins une petite excursion géographique et intellectuelle.

Lucien a pu contempler quelques bateaux sur la Loire ; depuis il s'entraine avec sérieux : "ba...pôôô"

(dessin de Matthias)